Moggoth Citoyen
Nombre de messages : 115 Age : 33 Localisation : Les Lilas Date d'inscription : 28/04/2009
| Sujet: Re: ecrit Ven 12 Juin - 0:40 | |
| - Citation :
- Citoyens, voisins, amis,
Le petit malin qui m'a volé ma radio, mes piles et mes 3 jours de ration est prié de se dénoncer immédiatement. En l'absence d'information sur le coupable, je détruirerai les réserves de drogues que vous m'avez confié demain, à l'aube.
Le pharmacien Kenny.
Nous avons la joie de vous annoncer l'élection impromptue d'un nouveau pharmacien en ville. Bravo à Gemino pour sa nomination.
Ca serait une bonne idée qu'un citoyen se dévoue pour évacuer le corps de Kenny, décédé cette nuit de cause "inconnue". Et : - Citation :
Annonce publique
Le gardien de la banque vous informe qu'il n'accepte plus les tickets de rationnement. Quelques faussaires amateurs ont crus bon de profiter de sa myopie en copiant des tickets à la main. Une que j'aime bien : - Citation :
Ce matin, il sort de ces quatre planches qui lui servent de taudis.
Toute la ville est silencieuse.
Il se dirige vers la tente voisine. Il soulève le pendant de tissu, et empoigne le bras de son ancienne compagne. Il commence à traîner son corps vers les portes.
Un objet tombe du corps inanimé. Une feuille de papier en mauvais état, qu'elle avait sûrement trouvée lors de pillages des maisons d'autres victimes, accompagnée d'une mine de crayon pas plus longue qu'un ongle.
Il s'assied, et lit.
« Je sais que mon heure est arrivée, c'est pourquoi je me suis décidée à utiliser cette précieuse mine de crayon.
Mais je n'ai pas peur.
Je les entends. J'entends la nuit. Le vent vient de s'engouffrer dans notre cité. Alors comme ça, les portes ont cédé. Alors comme ça, c'est l'effet que ça fait, lorsque les portes cèdent. Alors comme ça, ils sont entrés.
L'air est frais, son odeur est très agréable, ce soir. Je le sens me caresser la nuque, un frisson parcours mon dos. La nuit éclaire un peu ma tente, laisse entrevoir ma couverture et mes pieds gelés.
J'aimerais bien m'endormir, et rêver.
Mais j'ai peur. Je les entends. Je les entends dans la nuit. L'un d'entre eux vient de s'engouffrer dans la tente de mon voisin. Alors comme ça, il va partir. Alors comme ça, c'est l'effet que ça fait, lorsqu'un des leurs nous dévore. Alors comme ça, il est mort.
Je l'entends. C'est mon tour. »
Il se relève, empoigne à nouveau les bras de ce corps sans vie, et continue ce qu'il avait commencé.
Il est seul, il est le dernier.
Demain, il ne sera certainement plus là.
Il sait que dans d'autres cités, l'on parlera de lui comme d'un héros. Il va vivre ce que les anciens appellent aujourd'hui la « Mort Ultime ». | |
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